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13 août 2005 6 13 /08 /août /2005 00:00

Janvier 1968

Ce temps doux et humide en hiver, cette torpeur hors de saison éveillent en moi le malfaiteur. (p. 546)


Plus je vais, plus je m'aperçois que je ne peux rien résoudre, qu'il n'y a de solution à rien ; mais je reconnais que les autres, si on les force à réfléchir un peu, en arrivent presque tous aux mêmes conclusions... (p. 549)


On peut se comparer sans indécence à Dieu mais pas à Napoléon. C'est ce qu'un Chateaubriand n'a pas compris. (p. 550)


Il n'y a que les déchus qui aient frôlé l'essentiel. Pourquoi ? Parce que que ce sont eux qui sont le plus près de la condition de l'homme, parce qu'il n'y a qu'eux en qui nous nous voyons réalisés. Le déchu est un homme comme nous mais qui n'a pas su garder son secret, qui l'a révélé, qui l'a étalé. C'est pour cela que nous lui en voulons et le fuyons : nous lui faisons grief de n'avoir pas joué le jeu, nous lui reprochons de nous avoir trahis. (p. 556)

Juin 1968

L'homme, cet exterminateur - Tout ce qui vit va finir par succomber à ses attaques, et bientôt on parlera du dernier pou. (p. 586)

Octobre 1968

[...] Il existe un degré de silence passé lequel on frise l'état de mort-vivant, la parole est signe de vie, et c'est pourquoi le fou qui parle est plus près de nous que le non-fou taciturne, qui ne peut ouvrir la bouche.

Janvier 1969

Avant le remembrement les champs étaient des jardins, avec leurs haies, leurs bosquets, leur physionomie propre, leurs contours individuels, irréguliers, vivants. Maintenant on se croirait en Amérique : un désert ensemencé.
Après la disparition du cheval, on assiste à celle de l'arbre. (p. 676)


Je ne vis pas dans le renoncement mais dans l'idée de renoncement. Comme tous les faux sages. (p. 680)

Février 1969

Les seuls types bien en Allemagne étaient les Juifs. Eux disparus, il n'est plus resté qu'une sorte de Belgique monstre. (p. 681)


Ma mission est de tirer les gens de leur sommeil de toujours, tout en sachant que je commets là un crime, et qu'il vaudrait mille fois mieux les laisser y persévérer, puisque aussi bien lorsqu'ils s'éveillent, je n'ai rien à leur proposer. (p. 682)

 
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